"Ah oui, c'est vrai, je le savais" déjouez les pièges du cerveau !

"Ah oui, c'est vrai, je le savais ! "

##Apprentissage , ##devoirs scolaires , ##Neurosciences , ##Mémoire

Alors que vous supervisez les devoirs, votre enfant vous dit "Ah oui, c'est vrai, je le savais". N'en concluez pas tout de suite que c’est une erreur d’inattention et qu’il ne la refera pas.

1 - Mise en situation

Dans un contrôle, votre enfant a répondu que 7,2 < 7,198.

Vous revoyez la correction avec lui, et il vous dit immédiatement : “Ah oui, c’est vrai, je le savais.” Il peut même ajouter “j’ai pas fait attention !”.

Vous vous souvenez que vous avez bien travaillé cette leçon avec lui. Il l’avait comprise et tous les exercices étaient justes quand vous l’aviez interrogé.

Malgré les apparences, ce n’est peut-être pas une simple erreur d’inattention ! 

Comment s’assurer qu’il ne la refera pas ?


2 - Explication neuropédagogique

Voilà ce qui a pu se passer dans sa tête :

Il a vu que le deuxième nombre contenait plus de chiffres et que ceux-ci étaient plus gros. La première pensée qui lui est venue, sous forme d’automatisme, était que le deuxième nombre était donc supérieur au premier.

En voyant la correction, il s’est souvenu de son cours sur les nombres décimaux. La leçon était comprise, il a donc retrouvé directement l’explication. Il a raison, il le savait !

Alors pourquoi n’a-t-il pas retrouvé cette règle lorsqu’il était devant sa feuille ? Parce que son cerveau a fait appel de manière automatique à une règle installée depuis plus longtemps. C’est ce que l’on appelle le système 1 en neuropédagogie. Et le cerveau aime tout ce qui lui fait gagner du temps! Il sait depuis longtemps qu’un nombre qui contient plus de chiffres est supérieur. Son cerveau lui a envoyé cette information tout de suite, ce qui lui a permis de répondre très rapidement à l’exercice, et pour ce contrôle, qui était limité par le temps, il devait être rapide.

Les automatismes sont très bons car ils nous permettent d’aller vite, sans avoir à réfléchir en permanence. Nous ne pourrions pas avancer dans les apprentissages si nous ne mettions pas en place des automatismes. Il faut donc les garder, et les encourager.

Mais parfois, notre cerveau nous fait tomber dans des pièges. Dans le cas présent, il aurait dû inhiber cet automatisme, réfléchir, et choisir une autre règle, celle des nombres décimaux, et de la lecture des chiffres après la virgule. Dans ce cas, les neurones ne doivent pas s’activer de la même manière que pour un automatisme (c’est le système 2 en neuropédagogie).


Ce n’est pas ce qu’il s’est passé. Et si le cerveau a envoyé cette première pensée sans l’inhiber, il y a de fortes chances pour qu'il recommence quand la même situation se reproduira.


3 - Techniques à utiliser 

Comment réagir quand je suis parent ?

Pour qu’il ne refasse pas cette erreur, il est important qu’il comprenne ce qui s’est passé dans sa tête, et qu’il sache que les automatismes sont en général très bons. 

Il faut donc le rassurer, le féliciter que son cerveau lui envoie des informations en automatique. Sans cela, il pourrait conclure qu’il ne sait pas réfléchir, voire même qu’il n’est pas intelligent. Ensuite, vous pourrez lui dire que dans certains cas, il faut résister à cette pensée automatique pour ne pas tomber dans un piège.

Mais une fois que cela est dit, comment faire pour qu’il ne refasse pas précisément cette erreur ?

Il faut lui poser les questions avec la discussion préparatoire, l’une des techniques de l’approche Calmer Parenting : “A quelle règle penseras tu la prochaine fois que tu vois une comparaison de nombre décimaux ? 

Vous attendez à ce qu’il vous réponde à peu près ceci : “ Si les chiffres avant la virgule sont les mêmes, je prends en compte les chiffres derrière la virgule. Je regarde la valeur et pas seulement le nombre de chiffres pour pouvoir faire la comparaison".


S’il n’arrive pas à formuler tout de suite la réponse, revoyez avec lui ce qu’il a compris, puis pas à pas, revenez à cette règle. 

Admettons que lorsque vous l’aviez fait réviser, vous vous étiez assuré :

  • qu’il avait bien compris la notion des nombres décimaux (les dixièmes sont un découpage de l’unité en 10, les centièmes en 100, etc.)
  • qu’il avait mémorisé la règle de lecture des décimaux
  • et qu’il savait l’appliquer (les exercices faits avant le contrôle étaient justes).

Si c’est bien le cas :

  • Prenez un exercice semblable : par exemple, comparer 2,098 avec 2,1.
  • Vous pouvez lui dire les choses suivantes :

“On voit que 2,098 contient plus de chiffres et que les chiffres 9 et 8 sont de gros chiffres. Ton cerveau pourrait donc penser que 2,098 est supérieur à 2,1. Ton cerveau n’a pas fait n’importe quoi. Il a certainement suivi un automatisme qui était bien installé dans ta tête. il a pensé ces nombres comme on pense des nombres entiers, mais n’a pas utilisé la règle de lecture des nombres décimaux.”

  • Cherchez avec lui comment il peut ralentir sa pensée la prochaine fois pour éviter cette erreur : “Peut-être que tu pourrais te dire : “dès que je vois une virgule, je dois penser aux décimaux et pas aux entiers””.


C’est en mettant des mots sur le piège ou l’automatisme qu’il va pouvoir en prendre conscience.

N’en restez pas là. Redonnez-lui alors un autre exercice semblable : la comparaison entre 6,076 et 6,1 par exemple. Avant de commencer l’exercice, il décrira à nouveau le piège (ce à quoi il doit faire attention), avec ses mots. Il ira alors chercher la bonne règle du cours, et l’appliquera.

Les études en neurosciences montrent que lorsque l’on précède ainsi, les apprentissages sont meilleurs.


Quand vous remarquez des erreurs persistantes dans le travail de votre enfant, cela peut être un indice d’une règle ou d’une logique qu’il n’a pas intégrée ou d’un piège qu’il n’a pas identifié. Reprenez la démarche proposée ci-dessus pour lui apprendre les bons réflexes, mais aussi pour lui redonner confiance en lui ! 


Votre enfant a des difficultés scolaires, des blocages ou des automatismes qui ne se sont pas en place ? Contactez Emmanuelle Dufour ou Anne Peymirat pour que l’on vous aide à trouver le meilleur accompagnement pour votre enfant ! 

Emmanuelle Dufour & Anne Peymirat

Contacter Emmanuelle pour une consultation en gestion mentale : 

Tel : 06 83 01 68 25

Email : edufour@kleidia.fr

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